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Nourriture et ClimatPlus |
Les culturesLes catastrophes météorologiques, qu'elles soient liées au phénomène El Niño, à d'autres phénomènes de grande ampleur ou plus simplement aux caprices du climat, peuvent avoir des conséquences dramatiques sur le rendement des cultures. Les effets des ces évènements météorologiques "extrêmes" sur les cultures peuvent être directs, indirects, ou même les deux.
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Les besoins en eau des cultures sont augmentés en cas de températures élevées: parce que l'eau s'évapore davantage du sol, que la transpiration des plantes est augmentée (on appelle ce processus l'évapotranspiration) et parce que la capacité de l'atmosphère a conserver de la vapeur d'eau est modifiée. Ce sont des effets directs.
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1. Les échanges d'énergie entre la végétation et l'atmosphère.
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Une température élevée a aussi un effet indirect: elle accélère la décomposition des matières organiques dans le sol, ce qui tend à faire diminuer leur quantité et donc à réduire la capacité de rétention d'eau du sol. Cette diminution de la quantité d'eau disponible engendre un stress pour les cultures.
Températures élevées |
Lorsque la température optimale du développement d'une plante est dépassée, le rendement des cultures baisse; cette température optimale varie d'une plante à l'autre. La plupart des plantes cultivées craignent les hautes températures, même pendant des laps de temps courts. Une température de l'air entre 45 et 55°C pendant une demi-heure abîme directement les feuilles des plantes dans la plupart des cas, et même des températures plus basses (entre 35 et 40°C) peuvent être graves si elles persistent. Au delà de 36°C, le pollen de maïs perd de sa viabilité et une température de 20°C est nuisible à la formation et au grossissement du tubercule des pommes de terre. La capacité d'une plante à supporter les hautes températures est variable suivant son stade de développement, le moment le plus critique étant pendant les phases de reproduction: lors de la formation des soies pour le maïs ou des grains pour le blé ou de la floraison du soja. Les cultures de soja semblent mieux supporter les températures élevées, compte-tenu de leur développement plus continu.
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La sécheresse peut aussi être causée par le manque de précipitation sous forme de neige, ou par la fonte trop précoce des neiges. Dans les zones arides, ceci peut conduire à un niveau anormalement bas des rivières ou des bassins qui servent ensuite à l'irrigation. De même, des épisodes d'humidité trop élevée, de gel ou de grêle nuisent au rendement et à la qualité des fruits et légumes (et aussi du maïs et autres graines). De même que pour les températures trop élevées, le manque d'eau est surtout néfaste pendant les phases de reproduction (floraison, pollinisation, remplissage des grains). On peut lutter contre les effets de la sécheresse en plantant tôt dans la saison des plantes sélectionnées pour leur développement rapide; la jachère et le contrôle des mauvaises herbes peut aider à conserver l'humidité du sol. |
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Les stress thermique (dû à une température trop élevée) et hydrique (dû à un manque d'eau) vont bien entendu souvent de pair. S'y additionnent souvent un fort ensoleillement et des vents importants. Lorsque l'eau manque les plantes abaissent leur transpiration et leur température augmente alors. D'un autre côté, les périodes très humides nuisent aussi aux récoltes. Les plantes se noient dans un sol détrempé ou meurent à cause du pourrissement de leurs racines dans l'eau, et les insectes prolifèrent. Les chutes de pluie très intenses abîment les jeunes pousses et favorisent l'érosion du sol. Les dégâts causés dépendent de la durée des pluies ou des inondations, du stade de développement des plantes et de la température de l'air et du sol. |
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Auteurs: Marta Moneo et Ana Iglesias- Universidad Politécnica de Madrid - Espagne |